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Une meilleure maîtrise du déficit commercial a caractère structurel implique, nécessairement, la mise en œuvre d’une stratégie de restructuration du secteur exportateur. C’est ce qui ressort d’une note sur “Le déficit commercial en Tunisie : les déterminants structurels et cycliques” publiée par l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ).
Cette stratégie doit être basée “sur une compétitivité hors-prix qui englobe l’innovation, le design, les délais de livraison et le branding (stratégie marketing) du pays”.
Le secteur de l’énergie pointé du doigt
L’ITCEQ rappelle en effet que le déficit commercial de la Tunisie n’a cessé de se dégrader depuis 2006, pour atteindre 19,409 milliards de dinars en 2019, suite, d’une part, à un fort dynamisme des importations, et, d’autre part, au faible rythme d’augmentation des exportations. Ces dernières sont concentrées sur des marchés à faible rythme de croissance et sur des produits moins porteurs, pour lesquels la demande mondiale évolue moins vite.
La détérioration du solde commercial est imputable, en grande partie, au secteur de l’énergie, caractérisé ces dix dernières années, par un déséquilibre entre une demande en ascension et une offre en recul. En effet, la production énergétique a été relativement limitée et les exportations du pétrole brut sont passées de 3,218 milliards de dinars en 2011 à 1,804 milliards de dinars en 2019, alors que la demande d’importation des produits raffinés a plus que doublé pour atteindre 6,416 milliards de dinars en 2019 (contre 3,033 milliards de dinars en 2010).
Privilégier des produits plus spécifiques
La stratégie prônée par l’Institut est de s’orienter vers des produits moins standardisés et plus spécifiques sur le plan qualitatif, d’autant plus que l’image et la qualité des produits sont devenues aujourd’hui, les principaux déterminants de la capacité d’un pays à s’adapter à la demande mondiale et, par conséquent, à améliorer sa compétitivité.
Réduire les bannières douanières
Par ailleurs, “il serait pertinent de réduire les barrières réglementaires à l’activité économique en Tunisie, à travers la poursuite du rapprochement des deux régimes onshore et offshore. Ceci pourrait contribuer à l’amélioration de la compétitivité du régime onshore et à l’élimination du gap avec le régime offshore qui demeure toujours excédentaire, s’accaparant la part la plus importante des exportations”.
Cependant, ces exportations, du fait de leurs destinations géographiques, dépendent énormément de la croissance des pays de l’Union européenne, et toute fluctuation au sein de ces pays, induit une variation relativement forte de nos exportations. Ainsi, mettre le cap vers d’autres marchés et surtout celui de l’Afrique subsaharienne se révèle, selon le rapport de l’ITCEQ, l’une des pistes les plus intéressantes à suivre.
Nécessité d’une stratégie de transition énergétique
Pour faire face à l’aggravation du déficit énergétique et au déclin des ressources d’énergie primaire, “la Tunisie pourrait s’engager de plus en plus dans les nouvelles stratégies de transition énergétique notamment à travers le développement des énergies renouvelables et le renforcement de la production nationale d’électricité. La mise en œuvre de ces stratégies permettrait d’améliorer l’efficacité en matière d’énergie et de réduire la dépendance énergétique du pays qui a atteint 59% en 2019 (contre seulement 5% en 2010)”.
En outre et en vue de ralentir le rythme d’évolution des importations, “il apparaît judicieux de booster l’appareil productif et stimuler l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales. Ce qui pourrait contribuer à satisfaire, en partie, la demande en biens incompressibles et à soutenir les investissements dans les secteurs structurellement déficitaires”, a conclu l’ITCEQ.